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ministere du hibou vert

27 février 2011

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8 août 2010

même une ligne

le vieil homme a dit, s'atteler à la tâche; et c'est probablement une des dernières recommandations que le vieil homme prononce, car dans son regard on lit l'approche de la mort, pour bientôt, donc cette recommandation est d'autant plus précieuse. 

Une ligne même, une seule, cela est déjà bien, cela répond à la recommandation au seuil de la mort: s'atteler. 

Aujourd'hui, j'évoquerai simplement le vent et la pluie. La bienfaisance du vent, de la pluie, cette fraicheur sur la peau, cette surprise, heureuse, qui relance l'espoir. 

Heureusement qu'il y a le vent et la pluie, encore.

Je dédie ces deux bienfaits au vieil homme, qui souffre d'être vieux, et qui est admirable dans sa résistance au temps et sa lutte contre l'inéluctable. Là est son génie, et je veux l'honorer pour son courage, avec un peu de pluie rafraichissante et du vent qui caresse et détend la peau et les nerfs.

6 août 2010

le vieil homme a dit

le vieil homme a dit, pourquoi tu n'écris pas ? , le vieil homme a dit, sur un ton résolu tout à coup, tu devrais écrire; mais le vieil homme a prévenu, pour ça il faut s'y atteler, et le vieil homme a confié, j'ai beaucoup lu dans ma vie, mais j'ai tout oublié, à mon âge, je me rends compte que j'ai tout oublié, alors à quoi ça sert d'avoir tant lu? , et puis le vieil homme a conclu, qu'est-ce qu'on retiendra de moi ? je n'ai jamais rien écrit, et j'ai répondu au vieil homme, on se souviendra de ce que tu as pu dire, on se souviendra car il y a la mémoire; je me souviendrai de ce que tu as dit, de l'exemple que tu as montré, de la constance et de l'équilibre de ta vie; peut-être même que je m'en souviendrai parfaitement dans cinquante ans, si je suis toujours en vie: voilà ce qui restera de toi, le souvenir d'une vie, d'un exemple; et le vieil homme a eu l'air soulagé de cet espoir, l'espoir quand même que tout ne soit pas dissipé à jamais, qu'il reste le souvenir, à travers moi et ensuite peut-être d'autres.

Il restera surtout et avant tout la légèreté du vieil homme, un certain art de vivre dénué de pesanteur, une politesse faite d'humilité et de modestie, et : l'humour.

Car le vieil homme est drôle, n'oublie pas de l'être contre vents et marées, en toutes circonstances, sera drôle jusqu'à son dernier souffle, portera la drôlerie comme un ultime étendard de dignité, quand l'instant de rendre son dernier souffle sera là.

Et l'humour est l'héritage inestimable que le vieil homme laissera aux suivants, une leçon de courage à qui sait la recevoir. Un geste magique contre le désespoir.

Le vieil homme contemple le tout petit chien qui se tient paisiblement sur ses genoux, immobile, et dit, il n'ose pas descendre car être là c'est pour lui comme être en haut de la tour Eiffel !

 

19 juillet 2010

liberte par l'art

un point fondamental mérite l'attention de chacun, évidemment, et je l'évoque aujourd'hui, alors que c'est la première fois que j'interviens dans ce blog tenu par le hibou (moi), toutes oreilles ouvertes et tous yeux ouverts, et c'est celui de la liberté par l'art. L'art est une voie empruntée à grand renfort d'efforts pour échapper à l'esclavage c'est à dire à la mort, peut-être de façon illusoire (peut-être l'art n'est qu'un fantasme énorme, grotesque, relayé par les générations et certainement dissimulé par le baume de réconfort immédiat qu'il apporte, et aussi par une dose de complaisance que l'on ne peut, ne doit nier), car on n'échappe pas à la mort, ce basculement vers l'inconnu, souvent brutal, accidentel, presque toujours réfléchi et préparé car connu, depuis l'enfance pour les plus inquiets ou les plus concients, de façon obsessionnelle pour les craintifs, de telle sorte que cette préparation gâche les journées de vie qui se suivent tristement et se ressemblent, journées assombries par l'ombre terrible de la mort, permanente, inéluctable et examinée, pesée, domestiquée en vain; basculement dont on ne connaît rien de la suite, de la partie numéro 2, celle qui suit la partie numéro 1 commencée le jour de la naissance (à moins que ce ne soit le jour de la conception, ou même le jour de l'envie de postérité, bien avant toute concrétisation charnelle) et à propos de laquelle on peut tout imaginer, les choses les plus délirantes comme les plus sages (les chose sages n'étant peut-être pas si sages). 

l'art avec ses couleurs et ses formes amusantes et son discours hypnotique peut-il nous libérer de la mort ? certains le croient, y mettent le prix (délirant) lors des ventes aux enchères, se donnent l'illusion que oui, que l'art les délivrera de la mort grâce à une forte somme d'argent en forme de sacrifice. Mais on sait bien que non : la mort est un événement inéluctable, que l'achat d'une oeuvre d'art à prix délirant ne saurait écarter; tout au contraire : par l'importance mondaine que le déboursement d'une telle somme astronomique et scandaleuse provoque, la mort s'invite en guest-star, souligne son importance et confirme son poste incontournable; celui qui débourse une telle somme vertigineuse pour acquerir quoi ? rien ! ( il ne faut pas hésiter à dire, l'oeuvre d'art acquise n'est rien, elle est mirage, elle est prestidigitation, elle est hallucination, elle est prétexte ) vénère la Mort au lieu de l'écarter; quel paradoxe merveilleux et quelle acte poétique (au fond gratuit, malgré la dépense en pièces de monnaie et justement)  louable, qui mérite du respect (relatif car tout est relatif à ce niveau où la mesure humaine est dépassée largement en faveur d'une mesure illimitée à la taille de l'éternel tel  qu'il peut être concu mais non mesuré), respect dû à cet acte fou (oui, proprement fou) de dépenser une somme étonnante pour du vent, preuve et démonstration de l'affolement de l'être humain (celui qui ne garde pas son sang froid) face à l'échéance terrorisante de la mort, cette inconnue, qui lui fait perdre les pédales dans le mirage de l'art, cet imposteur revêtant le masque trompeur de l'espoir.

 

 

15 juillet 2010

15 juillet, début de la revue

chaque jour un nouveau tour de roue

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